Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 janvier 2016 3 20 /01 /janvier /2016 11:53

Poème pour regarder le monde

par Jean-Pierre d'AIGREMONT

 

 

 

Ne pose pas sur moi tes fascinants yeux verts

Regardons d'un seul cœur à nos pieds l'univers…

Ta joue contre ma joue, examinons le monde

Et découvrons tous deux le vrai sens de sa ronde !

 

Le soleil darde encor comme un grand ostensoir …

Attendons son coucher dans la brise du soir,

Contemplons, toi et moi, s'éteindre cette braise …

Nous comprendrons pourquoi toute passion s'apaise !

 

Ne dresse à mon ego, ni lauriers, ni autel,

Le temps nous est compté, je ne suis qu'un mortel…

Joignons tous deux les mains sous la voûte céleste,

Le Cosmos est obscur et l'Infini modeste !

 

Glisse tes jolis doigts fermement dans ma main…

Marchons dans les frimas vers tous nos lendemains !

La brume des matins, linceul drapant la terre,

Révélera pour nous la Beauté du Mystère !

 

Ne verse pas sur moi tes pleurs et tes sanglots,

Le malheur est banal et le deuil notre lot.

Voyons tomber la pluie lorsque le jour décline,

L'ondée lustrant les rues de sa laque opaline !

 

Ne craignons pas le mal, un sort immérité,

Le doute et la douleur quand vient l'obscurité.

Lorsque la nuit paraît, nous couvrant de son voile,

Admirons tous les deux s'allumer les étoiles …

 

Ne songe plus à moi, ma belle au bois dormant

Le rêve n'est jamais qu'un miroir déformant.

Observons l'au-delà de nos pauvres faiblesses !

La Vie déploie partout sa force et sa noblesse !

 

La mer peut effacer sur le sable doré

L'empreinte de nos pas, de tes pieds adorés.

Restons là tous les deux couchés nus sur la grève,

Avec sur nous l'azur, nos joies seront sans trêve !

 

Ne cherche pas en moi le beau Prince Charmant.

Aimer une fiction n'est pas aimer vraiment.

Ensemble, à l'horizon, quand le doute nous cisaille,

Du ciel et de la mer goûtons les épousailles !

 

Voyons le temps passer sans jamais être amers !

Les eaux depuis toujours retournent vers la mer…

Les sources, les ruisseaux, les torrents, les cascades

Se jettent où vont nos vies après quelques décades !

 

Ne me regarde pas, dans tes nuits sans sommeil,

Dormir à tes côtés ! N'attends pas mon réveil !

Scrutons tous deux le noir pour apprendre l'osmose,

Comment l'obscurité épouse toutes choses !

 

Qui peut compter les grains dans les grands champs de blé,

Savoir le goût du pain lorsqu'ils seront criblés ?

Laissons-là nos humeurs, nos faux-pas et nos voltes

Nous saurons notre amour au temps de la récolte…

 

Ne pose pas sur moi tes fascinants yeux verts,

Regardons d'un seul cœur à nos pieds l'univers…

Ta joue contre ma joue, examinons le monde

Et découvrons tous deux le vrai sens de sa ronde !

 

Décembre 2015 – janvier 2016

© Jean-Pierre d'AIGREMONT

Membre de la Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques

Poème déposé à la SACD

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires