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20 octobre 2014 1 20 /10 /octobre /2014 17:43

Poème pour un mot de toi …

Par Jean-Pierre d’AIGREMONT

 

1

Tu aurais pu, crois-moi, au creux de mon oreille

Me dire un mot gentil de ta voix sans pareille,

Ou murmurer mon nom comme un dernier recours !

J’aurais bondi vers toi, volé à ton secours !

 

2

Un mot de toi, un seul regard, un petit signe,

Un bref appel, un billet doux ou quelques lignes,

Un soupir, un sanglot ou, qui sait, quelques pleurs,

Et je serais venu les bras chargés de fleurs !

 

3

Il suffisait d’un rien - un clin d’œil c’est facile -,

Que tu me tendes un peu ta jolie main gracile,

Que tu lèves sur moi tes grands et beaux yeux verts

Pour que je vienne à toi, le cœur, les bras ouverts !

 

4

Oubliant ma douleur, négligeant ma blessure,

Malgré le temps passé et cette flétrissure

Qui marque à tout jamais ce que fut notre Amour,

Je serais revenu plus fort qu’aux premiers jours !

 

5

Avec mes souvenirs, malgré toutes ces heures

Passées à te flétrir, ce chagrin qui affleure,

Cette plaie recousue et mon ressentiment,

J’aurais pu te serrer dans mes bras gentiment !

 

6

Malgré tous mes combats, en dépit des batailles,

Des cris de ma raison qui doute et discutaille,

De mon ego boudeur qui hait la rémission,

J’aurais su t’embrasser avec tant de passion !

 

7

Si je suis balafré encor par ta traîtrise,

Ton coup de dague ancien doucement cicatrise

Et je porte depuis notre séparation

Ce stigmate éternel comme une décoration !

 

8

Il m’a fallu du temps, vois-tu, pour que se taise

Mon juste et froid courroux et pour qu’enfin s’apaise

Ce vif et vieux tourment qui dévorait mon cœur !

Mais je sais maintenant que tu es l’âme-sœur !

 

9

Dans d’autres bras, c’est vrai, j’ai cherché quelque baume,

Embrassé d’autres mains et baisé d’autres paumes,

Caressé des cheveux et bien d’autres toisons,

Connu tant de beautés et d’autres pamoisons !

 

10

D’autres voix m’ont flatté au fond de ma détresse,

J’ai pris des fiancées, j’ai eu d’autres maîtresses,

J’aimais leurs mots d’amour, un peu pour te punir,

Mais notre Sacrement, qui peut le désunir ?

 

11

Car c’est toi, le sais-tu, dans mon Eden intime,

Toi que j’ai reconnue pour Femme légitime,

C’est toi que j’espérais encor sans le savoir.

Je n’attendais qu’un mot, un mot pour te revoir !

 

12

On croit pouvoir aimer, vois-tu, à la folie,

Aimer ceux qui sont forts, celles qui sont jolies,

Aimer cent mille fois, aimer tous les passants ...

C’est le prince charmant qu’on aime en rêvassant !

 

13

Nos cœurs sont trop petits, nos âmes trop étroites,

Nos corps bien trop meurtris, nos mains trop maladroites,

Pour aimer sans compter, pour aimer trop souvent,

Et nos grands sentiments s’envolent au gré du vent !

 

14

L’Amour est un combat, que nul ne s’y méprenne !

Il faut aimer, vois-tu, et Dieu veut qu’on s’éprenne

D’un être unique et seul, d’un être singulier,

Et qu’on soit tout à lui, fidèle et régulier !

 

15

L’Amour est une fin, c’est une longue quête,

Il faut l’apprivoiser, en faire la conquête !

Et c’est jour après jour, dans la fidélité,

Qu’on aime enfin vraiment et en réalité !

 

16

C’est pour cela, vois-tu, malgré tous nos déboires,

Malgré nos abandons, nos serments illusoires,

Nos erreurs, nos écarts, malgré nos déceptions,

Qu’il nous faut croire encore à notre rédemption !

 

17

L’Amour supporte tout, il est plein d’indulgence,

De force et de bonté et plein d’intelligence !

L’Amour pardonne tout, l’Amour est Charité !

J’entrevois maintenant cette vraie vérité !

 

18

Il suffisait d’un mot, un mot-doux qui parvienne

A rassurer mon cœur, un mot pour que je vienne,

Que j’accoure vers toi, séduit et dépendant,

Plus fort et plus aimant qu’un jeune prétendant !

 

19

Un simple mot de toi, un pli à mon adresse....

Je serais revenu, débordant de tendresse,

Plus doux et plus galant, plus beau, plus vigoureux,

Plus profond et plus vrai qu’un nouvel amoureux !

 

20

Je n’attendais qu’un mot, un mot de toi ma belle,

Juste un mot pour savoir si tu restais rebelle,

Rétive à mon Amour, mutine à ma passion,

Et si ton cœur aussi cherchait la rémission !

 

21

Mais toi tu n’as rien dit, tu es restée muette,

Je n’ai pas entendu ta jolie voix fluette,

Pas un mot, pas un pli, et pas même un regard.

Tu m’as laissé perdu et sans aucun égard !

 

22

Mais vois-tu, mon amour, malgré ta somnolence,

Ma belle au bois dormant, toi qui gardes silence,

Toi qui restes couchée au fond de ton caveau,

Je reviens le premier t’embrasser à nouveau !

 

23

Je reviens le premier, t’offrir ces quelques strophes,

Te déclamer ces vers, lancer mon apostrophe,

A toi qui ne dis mot je veux dédier ce chant,

Te déclarer ma foi et mon très doux penchant !

 

24

Je reviens le premier te porter la parole,

Qui nous fait tant de bien, ce mot qui nous cajole,

Que nous désirons tous entendre en ce séjour :

« C’est toi que j’ai aimée et que j’aime toujours ! »

 

© Jean-Pierre d'AIGREMONT

Membre de la Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques

Poème enregistré à la SACD

 

 

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